alt_text

C’est le froid qui réveilla Al’. Enfin, si tant est qu’on puisse parler de sommeil. Il avait l’impression d’avoir passé la nuit dans un état intermédiaire, quelque part entre le chagrin, la fatigue et l’excitation. Mais là, impossible de continuer à dormir. Inconsciemment, Lana avait remonté ses pieds glacés sur ses mollets. Son bras gauche était complètement engourdi, presque mort. Il avait tout les cheveux de la jeune fille dans la figure et il était persuadé d’en avoir mangé quelques uns pendant la “nuit”. Enfin et surtout, il évitait à tout prix de penser à la position dans laquelle ils se trouvaient, sous peine de… Disons qu’il voulait éviter de passer pour un goujat. Et pourtant, malgré la position, les cheveux, son bras et le froid, il n’aurait échangé sa place pour rien au monde.

Après l’étrange cérémonie de la veille, ils avaient besoin de parler. Mais le cerveau de Lana tournait en boucle : elle était persuadée que l’évocation des lavages de cerveau par Gabriel n’était pas du tout anodine. D’une façon ou d’une autre, ses parents avaient été traités à l’isopropylacétamide. On avait cherché à les déprogrammer. Avec Al’, ils avaient envisagé des quantités de scénarios possibles, mais sans aucun moyen d’en choisir un plus crédible que les autres. Alors qu’il la raccompagnait à son dortoir, la jeune femme n’avait pas voulu quitter Al’. Ce dernier pensait que Séraphine, en bon Cerbère de la porte, ne le laisserait jamais entrer dans le dortoir. Mais du Cerbère, pas la moindre trace. Ce qui bizarrement, ne rassura pas le jeune homme.

Le soleil n’était pas encore levé, mais la jeune femme se réveillait déjà. Elle n’avait pas mieux dormi que lui : sa nuit à elle avait été émaillée de cauchemars. Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner qu’elle avait rêvé de ses parents et de ce qu’il leur était arrivé. Al’ avait l’impression de visualiser les scènes dont Lana lui avait parlé. Sexe, violence et sang. Et oui, l’idée d’un lavage de cerveau prenait tout son sens. Surtout si cela pouvait aider Lana à pacifier les relations avec ses parents : il valait bien mieux les voir comme des victimes que comme des monstres. Al’ était étonné de comprendre si bien Lana.

“- Coucou, Princesse. On se réveille ?
- Mmmmm…
- J'ai une question bizarre.
- Bizarre ? Après le petit déjeuner, alors…
- Ton père est plutôt râblai, avec un début de calvitie et des yeux verts ?
- Oui, comment tu sais ça.
- C’est rigolo, je pensais que tu le saurais… Et au fait, je crois que j'ai deviné ton secret.
- Al’ ! C'est pas le genre de truc qu'on peut deviner. Si tu savais…
- Je m'enfuirais en courant sans me retourner ?... Tu es bien silencieuse, d'un coup.”

Le sommeil avait complètement quitté Lana. Elle ne se dégagea pas pour autant des bras du jeune homme mais elle semblait tout de même un peu effrayée.

“Tout va bien. Je suis toujours là. Pas l'intention de partir. Il prit une inspiration avant de continuer. Je crois que tu sais… lire dans les pensées. Ça va ?
- Mais comment…
- Eh bien, ça m'arrive… un peu… quand on est l'un contre l'autre. Ça parait bizarre quand je le dis à haute voix.
- C'est aussi bizarre à entendre !… Alors c'est vrai, tu me crois ? Et tu le sens aussi ?
- Oui je te crois totalement. Et oui, je le sens aussi, un peu en tout cas. Je suis étonné que tu ne sois pas en train de le lire directement dans mes pensées.
- C'est pas comme lire un livre, à vrai dire. Et toi, c'est souvent comme si tu parlais une autre langue. Du klingon.
- Oh…
- Non, mais attend c'est bien. Je préfère même plutôt ça. Tu imagines pas ce que c'est…
- Étonnamment, si, un peu. Et j'aime plutôt bien. Tu le sais depuis longtemps ? Ce dont tu es capable, je veux dire.
- Depuis toute petite, mais ça a pris de l’ampleur au collège. C'est flippant. Et malsain. Et là, je pense à quoi ?
- Une fleur ?
- Une rose. Et là ?
- Un couple ?
- Oui, presque… Alors c’est vrai ! Tu peux le faire aussi !”

Al’ opina : “- Quand tu dormais, j’ai eu des images qui me venaient. De tes parents, semble-t-il. C’est comme ça que j’ai compris.”

Lana serra le bras du jeune homme contre sa poitrine. Pour la première fois, elle partageait son secret. Et pas avec n’importe qui ! Elle essaya “d’écouter” ce qu’il pensait. Elle vit une image d’elle en train de rire à une blague de Sylvain. Ainsi donc, Al’ avait été jaloux. Elle trouva cela tout à fait charmant, mais elle se sentit obligée d’ajouter : “- Tu sais, moi aussi, j’ai été jalouse de te voir aussi proche de Noa…”

Mais le nom sembla tomber comme un couperet. Dans la petite bulle qu’ils venaient de se créer, l’Institut n’avait pas sa place. En évoquant Noa, Lana avait fait entrer le loup dans la bergerie. Al’ se glissait déjà hors du lit. Leur petite bulle devrait attendre.

-*-

En arrivant aux soins intensifs, essoufflé et inquiet, Al’ tomba sur la famille de Noa. Il y avait là quatre adultes et une enfant. Son esprit se chargea aussitôt de mettre chacun dans la bonne case. Ses parents, dont elle tenait à la fois la rigueur et la grâce ; sa soeur, dans les mêmes âges mais plus grande : son beau-frère, élégant dans sa tristesse ; et enfin sa nièce, à moins que ce ne fut sa filleule. Al’ n’était pas très au point avec les enfants, et il était bien incapable d’estimer l’âge de celle-ci. La petite était inquiète, manifestement, mais sans vraiment en mesurer la raison. Si bien que ses beaux sourires restaient francs et lumineux.

Al’ n’avait pas prévu la présence des proches de Noa. Quand elle parlait de sa famille, restée là-bas au pays, elle n’entrait jamais dans les détails. “Ils sont au Kibboutz”, disait-elle, semblant résumer en quelques mots tout ce qui pouvait être dit sur eux. Et pourtant quand Gabriel les avait prévenu, ils n’avaient pas hésiter à sauter dans un avion pour venir la rejoindre. Michel Miller les avait certes devancés, mais il avait accès à d’autres ressources. Le jeune homme ne savait pas trop quoi faire. Il ne voulait pas s’immiscer mais il tenait quand même à avoir des nouvelles de Noa. C’est son papa qui brisa la glace.

“- Vous devez être Alan ? lui dit-il avec un certain accent. Je suis Axel et ma femme, Batya. Nous sommes les parents de Noa. Elle nous a parlé de vous. Al’, lui, ne savait pas quoi dire.
- Je suis Dana, sa soeur, indiqua la grande brune, avec une certaine froideur dans la voix.
- Antoine Bery, son mari. Et Rachel, notre fille. Tu dis bonjour, Rachel.”

Pendant que la petite fille s'exécutait, Al’ fut saisi d’un énorme doute. ‘Son mari’ ?

“- Je m’excuse par avance. Mais vous êtes le mari de… Noa ?
- Oui. Et vous n’avez pas à vous excuser. Dans son métier, la discrétion…”

Antoine ne fit pas l’effort de finir sa phrase. Il faut dire qu’ils étaient tous éprouvés. Jamais Al’ n’aurait imaginé que Noa était mariée, ni qu’elle était… Il reporta son attention sur la petite fille, Rachel. Et son coeur se serra douloureusement. Ces yeux marrons, il aurait pourtant du s’en douter. Batya lui posa une main sur l’épaule.

“- Son état est toujours critique, résuma Axel. Mais elle s’accroche, il y a de l’espoir.
- Noa n’est pas du genre à laisser tomber comme ça, confirma Dana.”

Les mots, à défaut d’autre chose, rassurèrent un peu Al’. Et maintenant qu’elle avait sa famille - sa vraie famille - autour d’elle, les choses iraient mieux. Forcément. Le jeune homme devait encore s’acquitter d’une tâche difficile.

“- Je ne voudrais pas paraître insensible, d’autant plus que Noa m’a beaucoup aidé. Mais pourrais-je avoir accès au téléphone portable de Noa ? C’est pour… le travail.
- Venez avec moi, Alan, on va voir ce qu’on peut faire pour vous, lui dit Antoine.”

Le jeune homme, mal à l’aise, le suivit sans rien dire. Antoine le guida jusqu’à une cage d’escalier.

“Je ne pensais pas revenir, vous savez. Pas ici, en tout cas. Ma famille a fini par me rejoindre, en Israël. Je me disais que la France resterait une sorte de souvenir heureux pour les jours de mélancolie. Je me trompais, n’est-ce pas ? Bon, c’est en rapport avec l’Institut ?
- Oui, et je crois qu’il y a une chose importante sur son téléphone. Vous connaissez l’Institut ?
- Plutôt oui. On s’est rencontrés là-bas. Sujet numéro 16.”

Cela tombait sous le sens, mais Al’ était soufflé. Antoine sortit le portable de sa poche et le lui tendit.

“Les choses n’ont pas tellement changé, c’est ça ? Essayez donc 20 01 2011 comme code, proposa-t-il.
- J’essaye ça, confirma Al’ qui conclut que la petite Rachel avait cinq ans. Oui, ça marche.”

Il chercha dans les applications récentes, et il trouva ce qu’il cherchait. Il lança l’application “Tr-CK”. Une carte de la région s’afficha, marquant la position du portable, mais aussi un tracé qui menait directement vers l’Institut. Al’ zooma. Le signal se trouvait… sur la pelouse de l’Institut ?

Antoine qui regardait par-dessus son épaule, glissa : “- A mon époque déjà, on supposait que les sous-sols étaient très étendus. Vous en pensez quoi ? Vous pouvez garder le portable, si vous voulez. A une seule condition : je vous le laisserais contre la promesse d'effacer ma fille des bases de données de l’Institut. Je ne veux pas qu'elle devienne un jour le sujet soixante-dix-sept ! C'est compris ?
- Oui, bien sûr je vous le promets.
- Parfait, gardez-le. Et maintenant allez donc faire ce que vous avez à faire. Moi, je veillerai Noa.”

Al’ comprit pourquoi Antoine l'avait emmené ici : c'était discret et cela éloignait Al’ de la chambre de Noa. Le jeune homme comprenait très bien que sa présence n’était pas souhaitée.

-*-

C’est Michel lui-même qui introduisit Al’ dans le véritable bunker que constituait le sous-sol. Et le terme de bunker convenait parfaitement. De gros murs en bétons donnait une atmosphère de guerre froide, la lourde porte n’aurait pas dépareillée dans une banque, et le pavé numérique ultra-moderne était digne d’un film de James Bond. Pas de doute, le sous-sol était une forteresse imprenable.

Michel semblait dans son élément. Ce lieu semblait taillé à sa mesure. Il fit faire le tour du propriétaire à Al’. Rien ici n’avait été laissé au hasard. L’accès aux backbone, bien sûr. Deux générateurs de secours. Et surtout, le “super-ordinateur” dont lui avait parlé Lana. L’infrastructure était immense, mais bien pensée. Des quantités phénoménales de données étaient stockées sous leurs pieds. Des exaoctets à en croire Michel. Les unités de traitement remplissaient presque toute la place disponible à l’étage principal, ne laissant qu’une espace restreint que Michel appelait la zone d’interface.

“- Alors, c’est ici que Lana est venue ? Et dire qu’elle croyait jouer à de simples jeux…
- Effectivement. Procédure d’évaluation. Gabriel avait de grandes espérances quant à son sujet… C’est dans son tempérament. Mais il se trompait : c’est vous, Alan qui sortez du lot. Je mise rarement sur Daniel mais cette année, il s’est surpassé !
- Si vous le dites, temporisa Al’, rassuré que Lana ne soit pas dans leur ligne de mire.
- Je pourrais parler de cet endroit pendant des heures. Mais ce n’est pas le plus efficace. Alors… Présentation !”

Al’ regarda Michel, ne sachant pas trop à quoi s’attendre.

“- Bonjour, Alan Silva, sujet numéro quarante-deux.”

La voix était chaude, presque mélodieuse. Mais il y avait aussi un petit quelque chose, un rythme trop constant… Une voix synthétique, Al’ n’eut pas le moindre doute. Il ne pouvait pas s’empêcher de sourire. Tout cela laissait présager… Il n’arrivait pas à y croire. Il se tourna vers Michel.

“- C’est vraiment, vraiment, vraiment une…
- Parlez avec elle, plutôt qu’avec moi, Alan. Demandez-lui par exemple, où se trouve le sujet quarante-trois… Commencez vos questions par le mot Requête.
- D’accord. Requête : où se trouve le sujet quarante-trois ?
- Lana Samson-Desprée, sujet numéro quarante-trois, répondit la voix. Localisée. Le sujet se trouve à l’Institut International pour la Recherche en Neuroscience. Bâtiment A. Escalier Nord. Entre le deuxième et le troisième étage. Communication téléphonique en cours. Interlocuteur : Denis Samson. Dois-je relayer la conversation ?
- Non, non. Euh, négatif.
- Plutôt impressionnant, Alan, n’est-ce pas ? demanda Michel.
- C’est peu de le dire… Je peux encore…
- Jouer avec ? Bien sûr. C’est un jeu très addictif.
- Requête : localisez Lidy Silva.
- Lidy Silva née Koeffer. Dernière acquisition : angle de la rue Sailly et Langlois, il y a vingt-six heures. Estimation de localisation : Appartement D trente-huit au sept de la rue Sailly, domicile de Dino Silva. Fiabilité élevée. Lancement d’une écoute pour vérification ?
- Négatif, ce ne sera pas nécessaire. Wahou… c’est plus qu’impressionnant. Elle fait des déductions ? Des suppositions ? Et même des propositions… C’est juste de la folie !!!
- Je me doutais que cela vous plairait. C’est le cadeau que Raphaël nous a laissé avant de quitter l’Institut.”

Al’ avait beau se répéter qu’il devait se méfier de Michel et des autres, il ne pouvait pas s’empêcher d’être ébahi par ce qu’il découvrait.

“- Raphaël était un génie ! s’exclama Al’.
- Comme notre fondateur, Joshua Kristofsen. Comme Gabriel, comme moi. Et comme vous, Alan. L’Institut ne recrutent que les meilleurs. Mais oui. Dans le domaine de l’Informatique, Raphaël n’avait pas de rival.
- Je ne suis qu’un petit joueur à côté, mais je sais qu’une Intelligence Artificielle ne peut pas émerger par hasard. Il faut le vouloir. Il faut un travail acharné et un talent considérable. Alors… pourquoi ?
- Question évidente. La réponse est simple, quand on comprend le contexte. Le Guide est une grille. D’évaluation et de recherche. Le Guide apprend en vous regardant, vous particulièrement, les sujets du projet Esprit. Il est à la fois le chemin et la destination.
- Je ne…
- En apprenant à vous ressembler, il apprend à vous trouver. Il est le chemin qui mène à vous. Et savez-vous quelle est la finalité du projet Esprit ?
- Eh bien… Al’ fit un effort pour se souvenir des paroles de Daniel. Hum, modéliser l’esprit humain ?
- Précisément. C’est en cela que le Guide est la destination.”

Le jeune homme avait le tournis. Tout cela était effarant, et néanmoins… fascinant ! Il essaya de changer son angle d’attaque. Le Guide suivait Lana, logique. Mais aussi sa propre mère, plus étonnant mais tout de même compréhensible. Al’ se demandait jusqu’où cela pouvait aller. Il fit un effort de mémoire.

“- Requête : localisez Lionel Gerbron.
- Lionel Gerbron. Dernière acquisition : Vaison-la-Romaine, pharmacie Montfort, rue Camille Pelletan, il y a trois heures et seize minutes. L’information fit sourire Al’, ainsi donc son ancien instituteur, amoureux des vieilles pierres, avait tenu sa promesse. Il était parti dans le Sud. La voix reprit. Estimation de localisation : Chemin des Fontaines, 1350, domicile de Lionel Gerbron. Fiabilité très élevée. Le compte MSN de Lionel Gerbron est en cours d’utilisation. Interlocuteur : pseudonyme TwenVivaFor. Dois-je lancer une recherche et relayer la conversation ?
- Négatif, ça nous regarde pas.
- De qui s’agit-il ? ne put s’empêcher de demander Michel.
- Un vieux prof que je pensais avoir oublié. Ça n’a pas pas d’importance, conclut-il, tout en pensant précisément l’inverse. Bon d’accord : modéliser l’esprit humain. Mais encore une fois : pourquoi ?”

Michel sourit à la question. L’étrange recherche d’Al’ l’avait un peu désarçonné, mais tout revenait sur les bons rails. Il se fit un plaisir de répondre au jeune homme.

“- Alan, pour beaucoup, vous êtes quelqu’un d’exceptionnel. Je peux le dire en toute franchise car c’est aussi mon cas. Mais d’autres viendront. Le Guide va s’améliorer et il en trouvera encore d’autres. Qui, même à nos yeux à nous, seront exceptionnels. Et jusqu’à ce que quelqu’un d’encore plus “hors du commun” émerge…
- Une anomalie ?
- C’est le terme qu’on utilise, oui. Avec suffisamment de temps, nous finirons par trouver l’Anomalie. Je serais sans doute mort, mais de toute façon le projet Esprit nous dépasse.
- Michel… Vous allez trouver ma rengaine répétitive, mais… Pourquoi ?”
- Notre discussion devient de plus en plus théorique, vous en êtes conscient ? Bon… Quand nous trouverons l’Anomalie, le Guide aura tellement évolué que nous pensons qu’il saura modéliser l’esprit spécifique de cette Anomalie. Et alors, nous serons capable d’en faire bénéficier l’humanité toute entière. Une nouvelle ère commencera. Je ne sais pas comment elle sera nommée, mais je sais que cette période aura son nom dans les manuels d’Histoire.
- Rien que ça ? C’est assez… Al’ pensait à délirant mais il préféra s’abstenir.
- Cela nous dépasse tous, Alan. Mais vous y avez une place.
- Moi ? Et comment, au juste ?
- L’intelligence des sujets croît de façon exponentielle, conformément à nos prévisions. Le Guide aussi s’améliore. Mais pas assez vite, en comparaison. Nous avons fait travailler quelques grands cerveaux sur la question : ils pensent que le Guide devrait apprendre à élaguer lui-même son arbre de décisions. Son intelligence s’élargit quand elle devrait s’affiner, comprenez-vous ? Mais ils sont incapables de proposer un moyen d’atteindre ce but. C’est là où vous entrez en jeu. Reprenez les travaux de votre père là où il les avait arrêtés ! Qu’en dites-vous, Alan. Je vous propose la direction informatique de l’Institut !”

Al’ était conscient qu’un piège venait de se refermer sur lui. La réponse que Michel attendait, et il semblait l’attendre séance tenante, cette réponse allait déterminer… eh bien, tout. La vie de Al’. Sa relation avec Lana. Le destin de l’humanité ? Il n’avait aucune idée de comment se sortir de ce guêpier. Au moins, il avait une réponse à la question de Raphaël : quel genre de Minotaure se cache dans les entrailles de l’Institut  ? Une intelligence artificielle.

Et ce Minotaure s’exprima, coupant les réflexions d’Al’ : “- Notification : il y a deux minutes, arrêt du monitoring de Noa Najeri, sujet numéro dix-sept. Dois-je passer le statut du sujet à décédé ?”