La petite fille et son Papy se jetèrent sur le canapé et, pour faire bonne mesure, firent une bataille de guilis. Quand ils furent trop essoufflés pour continuer, Mamita les appela pour passer à table. Au passage, elle admira le sapin de Noël.
“- Il est beau !! déclara-t-elle. Et il sent bon.
- Tu devrais demander à ton Papa d’en avoir un pour toi ! Tu as le droit, tu sais.
- C’était prévu, Papidou. Mais avec tout ça, Papa a pas eu le temps. Mais bon, c’est pas grave, on le fera l’an prochain.
- Tu as bien raison, mon poussin, conclut sa Mamie. Mais dit moi plutôt ce que tu penses de ma dinde.”
La fillette dévora à pleine dent sa part du volatile.
“- Oui, s’trop bon, Mamita !
- Contente que ça te plaise. Papidou m’a montré ta prochaine énigme, et crois-moi, tu vas avoir besoin de toutes tes forces et de toute ton intelligence.
- Ah oui ?
- Oui, confirma son Papy. Elle est vraiment très dure. Mais je ne suis pas inquiet. Tu es la plus intelligente petite fille que je connaisse.”
Ne sachant pas trop comment réagir à cette avalanche de compliment, la fillette se fit re-servir un peu de dinde, pour le plus grand plaisir de ses grands-parents.
“- Ca va à la maison, mon poussin ?
- Mmm mmm, ça va, Mamita. Et puis, je suis pas mal en balade, comme aujourd’hui.
- Ah oui d’ailleurs, tu as quand même bien aimé ton voyage ? voulut savoir son Papy.
- On a pas vu grand chose en fait, on a pas resté assez longtemps. Mais j’ai quand même vu la Tour Eiffel !
- La prochaine fois, on viendra et on te fera visiter nous-même si tu veux.
- Oh ça oui, ça serait cool !”
Mamie apporta la crème de marron, dont elle servit généreusement sa petite fille. Mais après quelques cuillères, celle-ci commença à faire la moue.
“Mamita… Je crois que j’aime pas trop ça.
- C’est pas grave, Sarite, lui dit son grand-père. Je m’en doutais un peu, même, ajouta-t-il en lui décochant un clin d’oeil.
- Pas grave du tout, confirma Mamita. J’ai aussi préparé des Krembos. D’ailleurs, ton grand-père aime autant.”
Pas de doute, ses grands-parents la connaissaient bien. Le grand-père et sa petite fille se régalèrent de la guimauve et du chocolat.
“-Mmm, j’adore. Et au fait, mon énigme, alors ?
- Celle-ci est spéciale, Sarite. Pour commencer, elle n’est pas écrite, il va falloir bien m’écouter. Voilà : on dispose de neuf boules absolument identiques, à ceci près que l’une d’elle est un peu plus lourde que les autres. Pour les différencier, on utilise une balance à fléau. C’est une balance avec deux plateaux, tu vois ce que je veux dire. Oui ? Comment peut-on déterminer quelle est la boule la plus lourde ? Mais attention, il faut trouver une solution qui nécessite exactement deux tentatives… Crois-tu que tu pourras trouver ?”
La petite fille ne s’attendait pas à une telle énigme. Son Papa cherchait à la désarçonner. Elle s’attela à ce nouveau défi avec un réel délice. Pas à dire, cette journée était passionnante.