Je sais tout ce qu'il y a à savoir sur l'art de l'embuscade. J'ai suivi des cours de tactique militaire, et allez savoir pourquoi, l'embuscade y tient une part importante. Lorenz et de nombreux instructeurs se sont tenus à mes côtés pour m'en enseigner les rudiments. Parmi d'autres techniques de guérilla, on m'a expliqué comment tendre un guet-apens à un détachement ennemi. Profiter de l'effet de surprise, maîtriser son environnement : points d'accès, angles morts, chemin de repli. Suivant la configuration et le temps dont on dispose, on peut aussi installer des pièges pour causer d'importants dégâts ou désorganiser une unité de combat. Il y a des quantités de variables à prendre en compte à commencer par la topologie, les forces en présence, le niveau d'engagement, etc... Il ne faut rien négliger : l'embuscade est la pièce maîtresse des conflits asymétriques. Mal préparée, elle peut entraîner la destruction de celui qui l'a initiée. Bien faite, c'est une arme de choix pour déstabiliser un opposant mieux armé.

Dans le cas qui m'occupe, j'ai un avantage sur ma cible : j'ai une connaissance parfaite des lieux. Il n'y a guère de moyens de m'échapper ici. L'aisance de l'habitude. Qui plus est, mon opposant n'a aucune idée de ma présence. Tous les paramètres semblent en ma faveur. Et pourtant, j'hésite. Ce n'est pas de la peur. C'est qu'une fois que je me serais lancée, il n'y aura pas de retour possible. Cela mérite bien quelques instants de réflexion supplémentaires. Et si cela se passait mal ? Pire : si cela se passait bien ? J'inspecte une nouvelle fois la pièce dans l'espoir de me rassurer. En pure perte. C'est idiot, parce que je suis en train de louper le bon moment. Aucun plan n'est jamais assez parfait pour résister totalement au chaos de la réalité. Vouloir tout planifier est le meilleur moyen de ne jamais rien faire. Je le sais. Enfin, disons plutôt qu'Iz le sait. Mais j'ai bien le droit de capitaliser un peu sur ses compétences, non ?

L'endroit est encore relativement clairsemé. J'ai ma cible en vue, je suis quasiment dans son dos. Impossible de se tromper : la chevelure brune est parsemée de mèches blanches. Le contraste est si notable que l'on pourrait croire que c'est un style, un effet recherché. Je sais qu'il n'en est rien. Tout en restant vigilante, je récupère un plateau sur lequel je commence à poser de quoi manger. Je pioche une petite salade, du gruyère. J'hésite un instant sur le désert. Orange ou yaourt nature ? Qu'est-ce qui en dirait le plus sur moi. J'opte pour le yaourt, plus pratique. Je paye rapidement, j'ai peur d'avoir perdu trop de temps. Et maintenant, avoir l'air naturel. Ça ne devrait pas être trop compliqué.

"- Docteur Quesnel-Chastain ? Je peux ?"

Quand elle se tourne vers moi, mon regard dérive sur les courbes inhabituelles de son visage.

"- Oh appelle-moi Doris. Et oui, bien sûr, installe-toi ! Entre confrères...
- En vérité, nous ne sommes pas exactement confrères, je suis...
- Infirmière, oui, je sais. Je t'ai déjà vu."

Ainsi donc elle me connaît. Voyons voir jusqu'à quel point !

"- Permettez que je me présente : je m'appelle Elizabeth Charpet.
- Tu es parente de...
- Oui ! Mon père a travaillé ici.
- Alors il y a fort à parier que je te croisais dans ces couloirs quand tu n'étais qu'une enfant.
- C'est probable, oui. Mais j'ai beaucoup changé depuis !
- Moi aussi, d'une certaine façon..."

Elle laisse sa phrase en suspens, le temps de boire une gorgée d'eau.

"Les gens sont parfois mal à l'aise en ma présence, explique-t-elle. Paralysie faciale périphérique... C'est pour ça que la partie gauche de mon visage est si immobile. Je suis consciente que mes demi-sourires peuvent faire peur. C'est pour ça que j'évite de faire jouer mes zygomatiques", dit-elle tout me prouvant le contraire.

Je dois bien reconnaître que l'asymétrie très prononcée de sa mimique a quelque chose de vaguement dérangeant. Mais comme tout le reste en elle respire la bienveillance, l'impression s'estompe assez vite. Je me demande si à chaque fois qu'elle rencontre quelqu'un, elle commence par là. Parler de son handicap une fois pour toute, histoire de l'évacuer. Je rentre dans son jeu.

"- Vous vous exprimez très bien. Je crois me souvenir que les difficultés d'élocution vont de pair avec ce genre d'atteintes.
- Disons que ma façon de parler a radicalement changé, mais qu'avec beaucoup de rééducation, elle est devenue plus naturelle. Si je me compare à d'autres paralysés, je peux m'estimer heureuse. Dans mon cas, c'est d'origine traumatique. J'ai fait une mauvaise chute, un truc très bête, mais assez violent. Ce sont des choses qui arrivent. Mes mèches blanches sont apparues quelques jours plus tard et bien que ça soit lié, personne n'a réussi à en comprendre la raison."

Nous restons toutes les deux pensives. J'ai du mal à imaginer par quelles phases elle est passée. Elle a une alliance au doigt, très discrète. Était-elle mariée alors, ou s'est-elle mariée depuis ? Ce genre d'événement peut vous détruire totalement, je n'ai pas de doute là-dessus. La femme que j'ai devant moi semble plutôt équilibrée... C'est peut-être pour cette raison que les gens voient en elle une thérapeute compétente : le Docteur Chastain a dû se reconstruire, se ré-inventer. D'un coup, toute la stupidité de ma démarche m'apparaît.

"En tout cas, je suis heureuse de voir que ton père se porte bien !
- Ma foi... je n'ai rien dit de tel.
- Non, mais tu n'as pas non plus dit l'inverse... A ce stade de la conversation, cela ne laisse guère de doute. Il va bien n'est-ce pas ?" demande-t-elle en clignant de l'œil droit.
"- Oui, c'est exact, il va bien. Très bien même.
- Je m'en réjouis : ton père est quelqu'un de discret mais toujours bien intentionné !"

La description est concise à l'extrême et pourtant étonnamment juste. En fait, j'ajouterais qu'il est trop discret. C'est peut-être pour ça que je ne me confie plus à lui depuis... oh, depuis bien des années. C'est cette impression que l'on va faire imploser sa petite routine. Je sais qu'il m'écouterait, et je suis certaine qu'il m'aiderait s'il le pouvait. Mais c'est moi qui craint de le déranger. Je crois que c'est comme ça que l'Opérateur Lorenz a pris petit à petit sa place. Oui, je dois bien me l'admettre, c'est lui ma figure paternelle. Ce qui me ramène à Nebba et Bordēn. Je décide de noyer le poisson encore un peu.

"- Ils vont très bien, tous les deux. Quand ma mère n'arrive pas à le traîner dans quelque voyage organisé, il passe une grande partie de son temps à peaufiner sa collection de timbres. Je crois qu'il veut absolument la finir pour pouvoir nous la léguer, un jour, à moi ou à ma sœur. Ce qui est triste, c'est qu'il n'a jamais réussi à nous refiler le virus : ni Marisol ni moi ne sommes des fondues de philatélie...
- Hum, je vois, oui. Triste, tu dis ? Qui sait, peut-être qu'il ne fait pas cela pour vous, mais pour la génération suivante, pour ses petits-enfants. Voilà une perspective différente, non ?
- J'ignore si vous avez raison, Doris, mais je dois reconnaître que cela offre un autre éclairage. En fait, c'est un peu à cause de mon père si je suis ici... Pas en tant qu'infirmière dans cet hôpital ! Je veux dire ici, en face de vous. Il m'a parlé de vous. A ses yeux, vous êtes quelqu'un de confiance."

Elle ne répond pas. A-t-elle subodoré la supercherie ? J'en doute. D'ailleurs, il s'agit plus d'une hyperbole que d'un mensonge : il ne m'a jamais parlé du Docteur Chastain en personne, mais je l'entendais parfois en parler à ma mère.

"Ca va vous paraître idiot, mais je crois que j'ai besoin de... de conseils.
- Concernant un patient ?" me demande-t-elle d'un ton trop neutre. Je crois que j'ai piqué sa curiosité.
"- Me concernant, moi !
- Je vois. Les premiers pas sont toujours les plus compliqués, c'est vrai dans tous les domaines. Je me ferais une joie de te conseiller certains de mes collègues. J'en...
- Non ! Je ne suis pas... pas prête pour quelque chose de trop formel. Je comprends bien ce que je vous demande : un immense service. Mais avant que je me lance dans, je ne sais pas moi, une thérapie ou quelque chose du genre, j'aimerais qu'on... euh... qu'on déblaie le terrain, ensemble, vous et moi. Et si mon cas relève de la psychiatrie, je vous écouterais : je me ferais soigner par un professionnel. Mais je voudrais commencer avec vous. Mon père a confiance en vous, et moi aussi."

Son regard semble me sonder, et son visage est parfaitement impassible, aussi bien le côté droit que le gauche. J'avais tort : j'ai bien plus à craindre d'un échec que d'une réussite. Si jamais elle refuse de m'aider, je serais dans une impasse. Je ne me vois pas parler de mon problème avec quelqu'un d'autre.

"- Tout ceci est terriblement irrégulier. Ne serait-ce qu'au niveau déontologique...
- J'en suis consciente.
- Et le fait que je connaisse ton père n'aide en rien, bien au contraire !
- J'aimerais autant qu'il n'en sache rien.
- Il n'en saura rien...
- Cela veut dire que vous acceptez ?"

Elle me fait la primeur d'un de ces demi-sourires. Ils ne sont pas aussi effrayants qu'elle a l'air de le penser, mais je dois bien reconnaître que je suis intimidée. Iz la tueuse de nématodes ? Tu parles. Ici, je ne suis qu'Elizabeth la pathétique infirmière schizophrène.

"- Dites-moi, Elizabeth, quel est l'élément déclencheur ? Pourquoi vouloir consulter maintenant ?
- Oh... Nous avons commencé, c'est cela ? Ici, dans un réfectoire ?
- Quitte à être dans l'irrégulier... Et puis c'est moins formel qu'un cabinet ! Alors ?
- D'accord, d'accord. Eh bien disons que dans ma vie, j'ai toujours plus ou moins eu l'impression d'être à la dérive. Je n'avais pas de réel ancrage. J'ai des amis, de la famille, et mon boulot ici. Mais au fond, était-ce bien suffisant pour me retenir ?
- Moi, je répondrais que oui. Ne serait-ce que parce que dans les faits, vous êtes restée. Mais continuez : quelque chose a changé."
- Oui. Je suis devenue marraine. Je ne suis pas naïve, je sais que c'est juste un tradition, un truc honorifique, mais n'empêche. Savoir que pour ce boutchou je suis quelqu'un de spéciale, sa marraine, eh bien... je ne sais pas. Et puis, j'ai rencontré quelqu'un aussi. C'est une histoire sérieuse. Ce n'est pas si courant pour moi, alors ça mérite d'être signalé. En fait, je me dis que c'est peut-être même le bon. Lui, il a l'air de vouloir s'engager. Quand je fais un pas en arrière, c'est toujours lui qui revient me chercher, il ne lâche jamais.
- Vous vous demandez si vous méritez tout ça.
- Oui. Peut-être un peu, des fois...
- Les changements profonds sont toujours sources de stress, même s'ils viennent avec leur lot de bonheur.
- Oh, le problème, ce ne sont pas les changements. Au contraire ! J'aime ce que ma vie est devenue. Je ne voudrais pas perdre ce que j'ai. En fait... j'ai comme des absences.
- Des absences ?
- Oui, des genres d'absences. Ce n'est pas vraiment nouveau, je dois dire. Mais depuis peu, ça vient interférer avec ma vie et c'est là que ça devient problématique.
- Parlez-moi un peu de ces absences. Ça ne me parait pas très clair.
- Je me doute : pour moi non plus, ce n'est pas très clair, je dois bien l'admettre. En général, ce sont plutôt... des rêves. Je fais des rêves très détaillés, très vivants. J'en ai une conscience très aiguë, et leur souvenir ne s'efface pas avec le temps.
- Pourquoi avoir parlé d'absence ?
- Il arrive, c'est pas souvent mais ça arrive, que mes rêves... eh bien, qu'ils n'attendent pas la nuit et le sommeil. C'est rare, très rare même, mais il me manque quelques morceaux. Avec mon petit ami en particulier : il me parle de choses dont je n'ai pas souvenir. Aussi avec des collègues."

Je n'ai fait qu'effleurer la surface et pourtant mon cœur s'est emballé comme si j'étais en plein combat. Elle m'observe et son silence est assourdissant.

"- Vous êtes infirmière bloc-op, je crois.
- C'est exact. C'est aussi pour ça que je compte sur votre discrétion. Je pourrais être dans une situation délicate.
- Là, c'est moi qui suis dans une situation délicate ! Vos absences peuvent mettre des gens en danger."

Le sourcil de son œil droit s'est figé dans une position sinistre. Bon, je peux comprendre son inquiétude.

"- Cela arrive très rarement ! Et quand c'est arrivé, à ce qu'on m'a dit, j'ai eu un comportement tout à fait normal.
- A ce qu'on vous a dit ! Vous ne pouvez pas en juger par vous même...
- C'est pour ça que j'ai besoin de vous ! Parce que ça vient empiéter sur ma vie !
- Ça ne me plaît pas.
- Et à moi non plus.
- Si j'entends que vous avez un comportement anormal au bloc, je vous lâche. C'est compris ?
- Oui, c'est très clair."

Le ton est aussi dur que le métal de mes doubles lames, mais malgré la menace, ou peut-être à cause d'elle, j'adore ça. Le Docteur Chastain est une femme de conviction, elle défend ce qu'elle croit être juste. Forcément, ça fait écho. Là, elle est en train de réfléchir aux implications. Il faut que je reprenne la main.

"Mon petit ami, il s'appelle Nicolas. On a eu un passage à vide, il y a quelque temps. C'est moi... J'étais distante, je le sais bien. Je crois que je n'en avais plus rien à faire, je laissais les choses partir à la dérive. Encore une fois, c'est lui qui s'est accroché. Il est comme ça, il déborde d'énergie et il ne s'arrête jamais.
- Ce n'est pas trop fatiguant ?
- Si ! Mais c'est ce dont j'ai besoin. Il me force à bouger, à me remettre en cause, à me positionner. Je ne veux pas le perdre.
- Cette démarche, c'est pour vous qu'il faut l'accomplir, pas pour lui.
- Oh mais c'est le cas. Il est juste un élément moteur !
- Et ce passage à vide, il était dû à vos absences ?
- Oui... Enfin à mes rêves surtout. Ce que j'ai dans la tête, c'est quelque chose de très vivant, de très puissant. Alors ça me poursuit souvent en journée. Ça tourne en boucle, j'essaye de l'analyser, faire des liens avec la réalité. Mais j'admets aussi que j'ai eu une absence qui a peut-être joué. Indirectement. Je ne l'ai pas appelé pendant plusieurs jours, aucun contact. Il avait de quoi se fâcher.
- Il s'est fâché ?
- Non, non ! Je pense plutôt qu'il était inquiet pour moi, et pour notre relation. Il est très prévenant.
- Et vos amis ? Vous en parlez peu... Vos relations avec eux ont été affectées ?
- Je ne sais pas trop... On s'est tous éparpillés, alors on fait de notre mieux pour garder le contact, mais ce n'est pas toujours évident. Et puis mon meilleur ami, Jeff, eh bien... Je ne sais pas, je crois qu'il est jaloux.
- De votre relation avec Nicolas ?
- Oui. C'est absurde... Je veux dire entre Jeff et moi, il n'y a jamais rien eu. On a été très complices lors de notre formation à l'ESI, et on est resté les meilleurs amis du monde. Et c'est tout. Rien de...
- Sexuel ?
- Non ! Ni même rien de romantique.
- Vous vous parlez de vos conquêtes respectives ?
- Euh... Non. Ce ne sont pas vraiment des choses dont je parle. Et lui, disons que ça fait longtemps qu'il est célibataire.
- Je vois."

Je déteste ce 'je vois'. J'ignore ce qu'il y a dedans, mais il m'est insupportable. Il y a là un océan potentiel de jugement à mon égard, et c'est aussi plaisant que de se rêver nue devant un foule d'inconnus. Ou pire : devant un seul inconnu... Bon, je ne suis pas idiote non plus. Cette 'démarche', comme elle dit, a justement pour but de me confronter à l'image que je renvoie. Pour laisser le calme revenir en moi, je tâche de me concentrer sur autre chose. Le réfectoire s'est bien rempli depuis que je suis arrivée. Je repère même Myriam, la commère de service. J'espère qu'elle ne m'a pas remarquée, elle est tout à fait le genre de personne à lancer des rumeurs !

"Et ces rêves ? Vous n'arrêtez pas d'en parler, sans pour autant en dire un mot !
- Je ne crois pas qu'ils soient si importants que cela.
- Ça ne peut pas marcher...
- Quoi ?
- Je dis juste : si vous n'êtes pas honnête avec moi, ça ne peut pas marcher.
- Je suis... Je ne sais pas... Ces rêves font partie de moi depuis que je suis enfant, pour autant que je m'en souvienne. Et à part à mon amie Valérie, à l'école primaire, je n'en ai jamais parlé à personne.
- Parfait. C'est aujourd'hui que ça change. Je ne vous demande pas des détails, pas encore, juste les grandes lignes.
- Les grandes lignes ? Je ne sais pas trop... On pourrait dire qu'il s'agit de rêves d'aventures.
- Et vous y êtes l'aventurière ?
- Eh bien... oui.
- Je vois. Elizabeth, il n'y a pas de mal à s'imaginer une vie rêvée. C'est même tout à fait normal. Vous le savez, n'est-ce pas ? Mais votre réticence à entrer dans les détails semble évoquer un mécanisme de défense. Il faut ouvrir l'huître si on veut trouver la perle. Vous comprenez.
- Je ne suis pas sûre.
- Vous êtes dans ce métier depuis assez longtemps pour savoir de quoi je parle. Suite à un événement traumatique, l'esprit crée parfois un mécanisme de défense, un rempart, un mur quasi-infranchissable. Nous allons devoir le démonter, pierre par pierre. Et presque à chaque fois, la porte d'entrée, ce sont les rêves. Dans votre cas, cela me semble une certitude. Vous ne direz pas le contraire.
- Je ne sais pas, disons que ça se tient.
- Très bien, alors voici ce que nous allons faire : vous allez commencer par mettre tout ça sur le papier. Voyez cela comme un exercice cathartique. Ensuite quand vous aurez fait le tri, vous reviendrez me voir, et nous pourrons avancer. C'est clair pour vous ?
- Oui. D'accord. Merci Doris.
- Étant données les circonstances, maintenant ça sera Docteur Chastain."